Près de 10 ans après la sortie du dernier roman de la saga Hunger Games, Suzanne Collins propose un préquel dont l’action se déroule 64 ans plus tôt. L’auteure américaine nous propose une plongée dans les Jeux quelques années après leur création et surtout elle propose une rencontre inédite avec le futur Président Snow alors qu’il n’était qu’un jeune étudiant. Suzanne Collins réussit un livre très rythmé, surprenant et addictif.
Dans cet article garanti sans spoilers, découvrez 5 bonnes raisons de lire ce livre.
Une plongée dans l’univers d’Hunger Games avec des personnages aux points de vues inédits[]
La saga originale nous présentait la vie dans la terrible nation de Panem à travers les regards des habitants des districts, du Douze en particulier. On découvrait la vie, ou plutôt la survie, de ses « citoyens » maltraités par le pouvoir, dont des enfants tirés aux sorts sont massacrés dans une arène chaque année pour maintenir un climat de terreur.
La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur propose plusieurs visions différentes de Panem, à travers des personnages variés, de par leur personnalité, leur condition et leurs origines. Le narrateur suit le personnage de Coriolanus Snow, brillant étudiant de l’Académie du Capitole, issu d’une famille prestigieuse mais ruinée et sur le déclin. Il est désigné comme mentor lors de la 10ème édition des Hunger Games . Évidemment, le choix de ce personnage comme « héros » peut sembler surprenant tellement il n’inspire que de l’antipathie, du dégoût, voire de la haine dans la saga originale. C’est en fait l’un des plus grands coups de génie du roman. Vos certitudes sur le futur Président de Panem seront secouées dans tous les sens. Son personnage se construit face au personnage de Lucy Gray Baird, l’oiseau chanteur du roman. Lucy Gray Baird est la fille du district 12. Sur le papier, elle peut inspirer un goût de déjà vu, des similitudes avec Katniss Everdeen. L’auteure réussit ici encore à surprendre le lecteur avec un personnage très mystérieux, très différent de l’héroïne de la saga originale. A titre d’exemple, elle vit dans le Douze mais ne se revendique d’aucun district.
Le binôme formé par Snow et Lucy est accompagné d’autres personnages qui offrent des visions différentes de cet univers. Les duos mentors du Capitole/tributs des districts sont particulièrement intéressants. Au nombre de 12, on évoquera ici seulement le binôme constitué par Sejanus Plinth, étudiant de l’Académie et mentor de Marcus, le tribut du district Deux. Sejanus à la particularité d’être originaire des districts. Sa place de mentor va occasionner des réflexions, et des actions, particulièrement bien menées. Le personnage à lui seul témoigne des nuances amenées par l’auteure dans ce nouveau roman.
La Moisson : un rituel déjà institué dès la création des Jeux
L’origine des Jeux et le contexte de leur création dévoilé[]
Dans la saga Hunger Games, l’origine des Jeux est finalement assez peu détaillée : Katniss explique qu’ils ont été créés par le Capitole après la révolte des districts, appelée Jours Obscures , pour maintenir le peuple sous le joug de la capitale de Panem. Les Jeux permettent de garder les districts dans un état de peur permanente du Capitole en faisait s’affronter une fille et un garçon de chaque district dans une arène. Cette règle réduit également le risque d’alliance entre les districts qui s’affrontent par le biais de cette compétition morbide.
La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur décrit une première version des Jeux assez différente et beaucoup plus « amateur » de la compétition. Les tributs s’affrontent dans une vieille arène en pierre située au sein même du Capitole, qui accueillait des festivités et spectacles avant la Première Rébellion.
Le système des mentors est institué pour la première fois au cours de ces Jeux qui verront naître nombre « d’innovations » bien connues lors des Jeux de Katniss et Peeta 64 ans plus tard.
La personnalité de Coriolanus Snow explorée tout en nuance[]
Une nouvelle fois, choisir Coriolanus Snow comme personnage principal d’un roman attendu depuis des années par nombre de fans qui espérait se replonger dans l’univers d’Hunger Games pouvait sembler être un pari risqué. Le pari est relevé avec panache par Suzanne Collins. L’auteure nous fait douter de tout ce que l’on pensait savoir sur le futur Président, sur sa personnalité et ses origines. Il vit dans la pauvreté mais, tient au rang et au nom des Snow. Il est redoutablement intelligent mais pas dénué de sentiments... Le personnage est présenté tout en contraste. Difficile d’en dire plus sans dévoiler des éléments plus précis de l’intrigue ;), mais La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur vous surprendra sans aucun doute avec cette exploration des pensées du jeune Snow.
Une série de petits détails très bien choisis[]
En bons fans d’Hunger Games, vous apprécierez également les petits détails et clins d’œil à la trilogie originale dévoilée par l’auteur dans ce préquel. Ainsi, vous retrouverez Tigris la cousine de Snow, des noms de famille bien connus tels que Crane ou Heavensbee, des lieux familiers comme la Veine ou le grand Cirque du Capitole, et bien d’autres clins d’œil notamment musicaux, particulièrement savoureux (bien que parfois très tristes). Suzanne Collins ne verse pas dans l’excès de clins d’œil mais a particulièrement bien choisi les petits détails qui raviront les fans de la trilogie.
Un dernier point très réussi du roman est son côté très visuel. En tant que fan des romans et des films, on peut craindre de ne plus être surpris à imaginer les lieux et personnages familiers après avoir vu les films leur donner corps. Il n’en est rien. Même les lieux évoqués très régulièrement dans la saga originale semblent nouveaux. Les descriptions sont très réussies et permettent de s’imaginer précisément les décors de ce préquel sans être influencé par les précédents romans et leurs adaptations cinématographiques.
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